Miguel Benasayag : « Il ne faut pas traiter les gens désengagés de cons »

J’aimais pas trop ce mec, il y a une quinzaine d’année, je le trouvais macho, mégalo, narcissique.. Et puis avec le temps même si je ressens encore un peu ça, je trouve dans ce qu’il dit quelques cailloux blancs pour trouver ma route…. Ca fait partie de textes , longs, difficiles à lire mais je suis pas mécontent de l’avoir lu !

Un extrait de l’ITW dans Bastamag:

« La politique — avance Chantal Mouffe — a toujours à voir avec la construction d’une identité collective, d’un nous qui, pour se constituer, doit se distinguer d’un eux. » Cela ne vous semble pas pertinent ?

Je dirais qu’il n’y a pas de « nous » défini. Oui, il y a des salauds et des canailles, mais il n’y a pas de saints. Nous devons trouver des pratiques émancipatrices sans jamais nous déclarer du bon côté. Dire « nous/eux », cela  signifierait que le « nous » ne compte ni adversaires ni ennemis en son sein. La multiplicité qui nous compose en tant qu’individu compte pourtant des éléments très réactionnaires et mortifères : je suis au quotidien mon propre ennemi. Ma seule condition de mâle me rend par endroits ennemi de moi-même ; ma condition de père m’oblige — et c’est compliqué — à ne pas écraser mes enfants… Se méfier de soi est très important. J’ai souvent observé que les personnes les plus intègres sont celles qui, frottées à l’ennemi, se brisent le plus rapidement. Prenez la torture : celui qui se considère comme un lâche a de fortes chances de s’en tirer sans trop de dégâts ; celui qui se prend pour un surhomme est cassé, net, car l’ennemi trouve sa faille. Je le dis en tant que clinicien et militant : il faut assumer la multiplicité contradictoire qui nous permet d’éprouver la merde qui existe partout dans le monde tant elle est tout près, chez soi. Si on pense la merde extérieure à soi, on risque de devenir une canaille. Ça ne signifie pas que nous soyons tous des nazis ou des xénophobes… Ce qui nous définit (comme salaud ou résistant), c’est l’acte. Ce n’est pas l’essence. On peut être la pire des merdes mais, dans telle situation, être du bon côté.

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