Pour l’union de , la construction d’un front, d’une force… pour rien ?

J’en aurais vu passer des rassemblement avec des titres ronflants, du genre “Assises , Grand Rassemblement, Front Uni…” qui en général accouchent d’une souris, en rapport aux buts qu’ils se donnent: “Pour l’union de , la construction d’un front, d’une force.., faire barrage à…”

Le coup classique c’est de rassembler plein de monde autour d’invité-e-s prestigieux, sous la “présidence” de, avec la “participation” de..
La forme est souvent sur le mode du colloque universitaire:
-Des plénières pour entendre les stars invitées ..
-Des ateliers qui durent au max une heure et demie, où 4 ou 5 intervenants, souvent moins prestigieux que dans les plénières, interviendront en général trop longuement pour laisser une place aux questions, et pour les débats, entre les gens qui sont là…

Pour terminer ces rassemblements qui auront durés parfois plusieurs jours, sera consacré une plénière où l’on se félicitera de ce qui s’est passé, et où l’on fera quelques incantations pour que ce ne soit qu’un début qui ne peut que se prolonger par une suite …

Celui qui a réveillé toutes les méchanceté que je viens d’écrire c’est celui que je viens de voir passer pour un Bandung du Nord…http://bandungdunord.webflow.io

Il y a un casting digne d’une super production et qui va faire venir plein de monde, le succès est garanti…
A son terme, on peut déjà écrire le communiqué qui dira qu’au vu du nombre de participant-e-s, cela a été un très grand succès qui confirme que…. Bref, il y aura bien un avant et un après…. Ça c’est sûr!

A propos de Bandung du Nord, je relève que le but en est

Le Bandung du Nord a pour objectif de proposer l’idée d’une Internationale Décoloniale qui scellerait une alliance politique entre les mouvements
décoloniaux d’Occident. Il s’agira de forger des projets et des outils de lutte et de résistance face, d’une part, à la montée des nationalismes suprémacistes et de l’ultra libéralisme et, d’autre part, à la poursuite de la domination impérialiste sous toutes ses formes.

Comme d’hab, on va passer 95% du temps à discuter du pourquoi, quand ,globalement, tous les gens sont d’accord… et 5% du temps à discuter du comment…. Et encore 5% c’est beaucoup…

En mettant les choses à plat, on pourrait repenser les choses autrement…

1) Que d’abord , la question centrale, n’est pas, lorsqu’on mobilise des gens à la fois quatre coins du monde et de la France, “qu’est -ce qu’on pense”, mais “comment on pourra travailler ensemble….” C’est cette question-là qui est centrale et qui décidera de l’avenir du projet que l’on prétends mettre en place…
2) En ce qui concerne les plénières, quel sens ça a de prendre du temps à écouter sur le mode Amphi universitaire des stars qui sont déjà très médiatisée.. En tout cas quels sens ça a d’y consacrer autant de temps
3) En ce qui concerne les ateliers autour d’une thématique, il faudrait que les intervenant-e-s prennent au grand maximum 3 minutes pour dire qui ils/elles sont, et ensuite le centre de gravité devrait se reporter, au sein du groupe pour que les gens discutent, échangent entre eux, avec l’éclairage ponctuel des “sachant-e-s” qui ne seraient là que pour aider le groupe à avancer, à créer des liens interpersonnels… voir amorcer des projets communs
4) La part sur le “Comment travaillerons-nous, est vraiment celle où se justifie, plus que toutes autres, la présence physique des individus. C’est là qu’il faut à la fois échanger, se former sur les techniques de travail collectifs, (pourquoi pas des ateliers sur l’utilisation des réseaux sociaux, du web, le la vidéo etc…) avec toujours ce soucis que les gens repartent avec de nouveaux contacts, pour continuer à fonctionner ensemble….
( J’attends que se crée un atelier sur l’éloquence, où certains intervenant-e-s présent-e-s qui sont armé-e-s à ce niveau partagent leur savoir-faire, risquant par là même, de perdre un peu de leur privilège… 🙂 🙂 )

Au sujet de ce dernier point, je m’interroge pourquoi cette question est systématiquement sacrifiée… Il me semble que cela interroge les rapport de concurrence, de pouvoir, entre groupes organisateur, qui veulent se partager les éventuels bénéfices de l’évènement plutôt sur un mode discrétionnaire….

Pour marque-pages : Permaliens.

Une réponse à Pour l’union de , la construction d’un front, d’une force… pour rien ?

  1. mb dit :

    oulala ! ça sent la pratique, ça renifle le vécu, ça odore fort “l’établissement”, ça suppute que rien ne change, ça subodore que rien n’est perdu puisque tout reste à faire

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